Le Petit pêcheur
Le petit pêcheur
Un jeune garçon ne tenait plus en place tellement sa hâte était grande d’en finir avec sa dernière journée de classe.
Tous ses articles pour la pêche étaient prêts depuis des lunes.
Au son de la cloche il bondit de sa chaise et sortit en coup de vent, direction maison.
Son chien Puppy l’attendait, aussi impatient que son maître, comme s’il pressentait un événement heureux.
Salopette trouée, casquette usée et vieilles godasses complètent l’habit du parfait pêcheur.
Ses articles, d’une simplicité désarmante, se composent d’une longue branche de noyer avec à son extrémité,
un fil à pêcher munie d’un hameçon que son grand-père lui avait donné.
Pendant qu’il rassemble son panier, ses vers de terre et son goûter, il se remémore les conseils de grand-père :
“patience et persévérance dans la monotonie sont garants du succès d’une vie humble et heureuse”.
Armé de la foi de ses ancêtres, confiant en la sagesse de mère nature,
il part avec son fidèle compagnon vers la rivière ou frétille la vie, l’abondance et la gratuité.
Chemin faisant, ayant repéré un arbre magnifique tout près de la rivière, il dit à son copain Puppy:
“voilà l’endroit parfait ou nous allons pêcher”.
Les pieds dans l’herbe chaude, écorce contre dos, il lance la ligne à l’eau.
Tout est calme sous les chauds rayons du soleil.
Puppy couché tout près, le museau sur sa cuisse, regarde sa maîtresse avec tendresse.
Complice dans l’amitié, les deux baillent et s’endorment.
Assoupit dans la lumière, le jeune garçon expérimente l’infini.
Il voit comme dans un rêve un tableau gigantesque démontrant toute la splendeur du visage de Dieu.
Son âme s’élève à la hauteur du créateur et exalte la joie devant tant de beauté.
Il ne ressent plus la peur car il est debout devant l’amour miséricorde.
La tendresse du cœur qui se penche vers le petit,
est le fruit de l’amour du père placé en chacun de nous.
Réveillé en sursaut par les jappements de Puppy, il tire sa ligne de l’eau et sort un petit poisson argenté.
Il le dégage de l’hameçon avec respect, le dépose doucement dans le panier d’osier
et les mots qui montent dans son cœur habité par l’Esprit-Saint sont : “vie offerte”.
Portant son regard sur l’horizon qui lui offre un coucher se soleil plein d’espérance,
il ne comprend pas trop ce qui lui arrive.
Dans la pénombre de ce jour qui achève il ramasse ses affaires en hâte,
en oublie même ses bottes et retourne à la maison avec en son cœur un chant de louange.
L’âme parfumée de la plénitude divine, il ne sent même pas les cailloux sous ses pieds.
Il regarde son chien sauter de gauche à droite et lui dit,
en rendant grâce à Dieu,
qu’il se sent aussi léger que lui,
et que sa vie ne sera plus jamais pareille.
Harpe de l’amour