Réconcilié avec la Parole de Dieu

                                                                                   
                                                                             253849456 4436399569730182 5069055551370181364 n                                                                                                    Réconciliée avec la Parole de Dieu

Je ne suis pas un surhomme. Le péché abonde. Je suis possédée en certains endroits, esclave de pensées mortes, de silence faux, esclave de mon ignorance sur ce que je suis. Seigneur je ne suis qu’un brin d’herbe devant cette tempête de ma soif intérieure, cette tempête de Mars qu’est ma plus grande pauvreté. J’en voudrais être libérée, que ces chaînes éclatent, mais je ne le puis pas....

Comment vais-je faire pour m’en sortir?...  Je vais vous avouer franchement que je ne vois pas le jour où j’en sortirai. C’est dans mes veines. Ça m’habite comme si c’était moi. Ô Père, que feras-tu avec moi? Je ne sais pas marcher par moi-même, tant de choses me font tomber. Je cherche le sein, l’épaule, la hanche, les yeux, les lèvres, la voix, l’odeur. Parce que ma pauvreté à moi, c’est le désir fou des femmes...  Chaque femme est un trésor... Et des fois j’aurais envie de prendre ce trésor pour moi-même...   Ah ma douleur que ce désir charnel des femmes... Si je pouvais m’injecter des femmes dans les veines, je le ferais...   

Mais Seigneur, tu m’as fait tel que je suis...  et tu m’as fait en devenir. Je te rends grâce, je ne voudrais être autre. Mais je ne sais pas quoi faire devant l’exigence de ta parole...  Et je pense particulièrement, pour ma part, à ce que je vous ai dit tout à l’heure sur la sexualité...

Pensez chacun à vos problèmes d’humanité, à votre plus gros problème, à ce que vous voyez en vous impossible à changer. Votre alcoolisme, votre peur de vous affirmer, votre paresse, votre boulimie, votre égoïsme, etc..Ne croyez-vous pas dur comme fer que c’est impossible à changer?

Cheminons dans la foi...  Nous ne savons pas le projet du Père pour nous. Marchons, d’ici à ce que nous voyions son Jour venir. Car ce n’est pas vain la misère que nous vivons. Car son Jour vient...

Je te présente Père cette pauvreté, de toute mon âme... Elle est en moi, je la pose en Toi. Et je te rends grâce pour la vie. Et, avec cette pauvreté, j’apporte toutes les personnes que j’entraîne malgré moi dans ma déficience, et j’apporte également tous ceux qui vivent la même déficience; pour ma part, j’apporte toutes les femmes, toutes... et tout spécialement celles que je porte dans mon coeur, et que j’aime tellement. Bénis-les de ton amour, et protège-les de mon manque d’amour Seigneur. Je t’apporte également tous ces hommes qui réduisent la femme, ne la respectent pas.

Permets que de cette pauvreté Père naisse ta Vie. Je t’en supplie Père... Abba...  Que je tombe ou que je sois debout... Que tout ce qui advient de faiblesse ou de force soit pour ta plus grande gloire, selon l’amour vrai vécu dans la contrition, le pardon, l’accueil les uns les autres.

On est en cheminement. On s’ouvre avec le temps à la présence salvifique de la Trinité...  Avec le temps, selon le rythme de notre naissance...

Je vais sûrement tomber encore. Vouloir participer à ma faute, encore. Demeurer esclave encore. Mais ça prend du temps de devenir... un être humain vraiment debout, debout spirituellement. Mais je trouve ça splendide d’être humain de cette façon, c’est-à-dire de ne pas être tiède... Dans des faux semblants...  Parce que désirer ainsi chercher à noyer son désir de cette façon, par sa drogue, par sa dépendance, à noyer son désir de mort à soi-même et de naissance vraie à l’autre et bien c’est au fond,   désirer la vie, c’est avoir soif de la vie... Et c’est le signe d’une vie incarnée, c’est -à-dire d’une vie en combat, qui peut devenir le signe d’une croix de résurrection dans la foi.

Vous savez, même si aujourd’hui je commence disons à évangéliser, et bien, je ne changerai pas du jour au lendemain. Et il se pourrait même que ma pauvreté soit pour moi, comme qui dirait, comme disait Saint-Paul, une écharde dans la chair, pour me permettre de me tenir, de me surveiller, et rester humble. Si c’est pour me garder humble, faible, humain, c’est tant mieux...

La vraie libération n’est pas dans le fait que cette pauvreté disparaisse...  non,  la vraie libération est dans la conversion de mon coeur...  Car je ne sais pas me libérer moi-même Seigneur de cette idée de perfection à mesure humaine qui me fait oublier ton amour pour moi, ta miséricorde infinie qui accueillerait infiniment ma tête, lourde du fardeau de ma peine, et tout mon être de douleur...

Certes, oui la Parole du Seigneur cherche à tuer en moi le menteur, le manipulateur...  Ce menteur qui, sans le dire, travaille à ma propre fournaise, à ma propre géhenne. Parce que comme l’autruche, je mets ma tête sous le sable pour ne rien voir, pour me déresponsabiliser, pour tricher... Se déresponsabiliser ça veut dire, en secret, jouir de l’autre, pour soi-même, contre soi-même. Aimer l’autre comme moi-même dans ce cas-là, c’est bien pauvre, car c’est l’aimer avec ma médiocrité, avec mon égocentrisme, avec la haine que j’ai de moi-même, avec ma volonté de prendre.

Que Dieu nous garde de la médiocrité. Qu’il mette des Séraphins, ces Anges Gardiens, devant la possibilité de nos retours en arrière, dans la déresponsabilisation, où nous voudrions revenir vers l’utérus de notre mère...    Qu’il vienne plutôt éclairer de sa parole, de sa lumière, de son amour, ce qu’il y a encore en moi de silence faux, de ténèbres, de mensonges. Qu’il chasse de moi les esprits impurs, ces voix intérieures à moi-même qui ne ressemblent pas à mon visage, à mon nom propre, enchaînant de mille chaînes ma liberté; qu’il vienne leur dire « Sortez de cet être humain, vous le défigurez, arrêtez d’étouffer en lui, par vos souffles courts, la vie...   vous n’êtes que ténèbres, et fausseté, tout en vous est dans le but de paraître, de
dominer... »

 

                                                                                                                                                   Micheline Lemieux ( Devenir en mon meilleur)