Sortir de ma tempête intérieure

 

L’humilité consiste à vivre dans la limpidité et la transparence d’un cœur pur, pauvre et sans partage.
 

Je suis donc sollicitée à être actualisation de la Parole du Christ et verbe thérapeutique de sa Présence faite chair en moi.

Je suis exhortée à vivre l'authenticité de mon baptême.

Je ne peux  falsifier la parole de vérité que j'entends clairement au fond de mon cœur.

Je suis invitée à refuser toute forme de dépendance avec quelque personne que ce soit

où le respect de ce que je suis en profondeur n’aurait pas droit de cité.

 

Ma mission première est d'abord de demeurer fidèle à l'Esprit Saint qui est en moi.

Refuser de demeurer dans un état d’ignorance, d’infériorité et de culpabilité est primordial à mon authentique libération.

Ce critère est essentiel à mon véritable bien-être.

Je me dois de refuser de vivre au plan superficiel, au bénéfice de ma liberté intérieure et de ma paix profonde. 

La vie m'a appris à cerner d'abord en moi-même ce qui fait obstacle à mon bonheur.   

Par exemple, pour un certain temps j'ai rejeté l'Église en signe de contestation! 

Progressivement j'apprends à discerner avec prudence à la lumière de l’Esprit Saint.  

Invitée à refuser de vivre un déséquilibre néfaste et une indiscipline éhontée face à l'Église, 

même si cette dernière est extrêmement blessée en plusieurs de ses prêtres et de ses membres, 

j'apprends à dissocier la personne du prêtre blessé, d'avec son sacerdoce et le sacrement de l'ordre qu'il exerce. 

 L'état de déficience de certains d'entr'eux ne doit en rien m'amener à rejeter les sacrements 

qui sont pour moi des sources extraordinaires de grâces et de libération.

 Questionner sérieusement ma vie pour entrer dans la maturité de l'Esprit,

 c'est me garder de défigurer la Trinité qui vit en moi. 

 Respecter mon identité profonde, puiser mon huile et ma force à la source de l’intériorité, 

de la prière et de la foi dans les grâces reçues dans les sacrements 

me conduit inévitablement à une grande liberté et à une profonde paix intérieure.

  

Me laisser recréer par la grâce.

 

Vivre l'authenticité de mon être n'exclut pas d'être consciente des blessures qui ont été faites 

par l'Église modelée à l’image de l’homme qui s’est fait un Dieu à sa ressemblance. 

 Au contraire, plus lucide et plus adulte, 

je n'ai pas à me laisser impressionner par la domination, le pouvoir et le contrôle qui  

sont dans plusieurs personnes d'autorité de l'Église. 

Rien ne me sert de demeurer dans un état de médiocrité et de frustration, 

ni de faire mon auto-critique, ni de décharger mes résidus psychiques sur le dos des prêtres et 

de certaines personnes à leur service, 

ni de vouloir devenir maître de tout et de tous. 

Au contraire, par les grâces reçues gratuitement, 

il est de beaucoup préférable de scruter le sens des événements, 

et les mains ouvertes d'abandonner au Père des miséricordes 

l'humanité blessée dont je fais aussi partie prenante, 

afin de m’ouvrir à la sagesse et à la profondeur de mon être.

 Me positionner et me soumettre à la Miséricorde du Père 

me rend capable de croire davantage 

à la puissance de l’Amour dont je suis gratifiée, 

plutôt que de placer ma foi et mes énergies en cette domination 

qui entre carrément en opposition avec l'Esprit de Dieu et 

qui plus est, détruit entièrement ma dignité humaine. 

Vivre dans l'amour qui ne tient compte d'aucun mal nécessite en moi une liberté intérieure et 

une profonde foi en la nouveauté de l'Esprit Saint. 

De plus en plus libérée de mes frustrations et de l'inconscience 

de ce que je suis en mes misères et mes pauvretés, 

je peux accueillir dans la joie, avec la force de l’humilité qui est en moi, 

mes difficultés surmontées  et je peux  goûter le triomphe du Matin de Pâques. 

L'Esprit Saint me mendie l'authenticité de mon être 

pour que j'aime mon prochain comme moi-même  

et que je développe pleinement ma relation d’intimité avec Lui.

 

 

Me convertir à l’Amour,

 

Me laisser transformer intérieurement 

par ma relation d’intimité avec Jésus 

et tenter de vivre ses Règles de vie à Lui, 

voilà l'essentiel de ce que je suis appelée à vivre. 

 Plus consciente de mon état de nullité apparente 

je suis appelée à demeurer humble, 

afin de vivre de la pauvreté même de Celui qui m'apprend quotidiennement 

comment vivre ma condition humaine blessée, à la gloire de son Père. 

 C'est uniquement par le Cœur miséricordieux du Christ que 

je suis amenée à comprendre la situation qui se vivait dans mon cœur qui 

se méconnaissait en certaines dimensions de mon être blessée.  

C'est encore par Lui, que je peux céder le pas au bonheur 

des Béatitudes promis par Jésus lui-même. 

Ainsi, par Lui, avec Lui et en Lui, je laisse la vie suivre son cours 

en demeurant fidèle à ma quête de paix et de joie profondes. 

Tout passe et le reste n'est que du vent. 

Tout s'effrite et meurt. 

À moi de choisir de vivre.

 

                                                                                                   
 Micheline Lemieux(Devenir en mon meilleur)