Réconcilié avec la Parole de Dieu

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Ah qu’il vienne Seigneur ton Esprit Saint, avec son grand souffle, ton esprit de radicalité d’amour, de radicalité évangélique, qu’il vienne aujourd’hui sur nous tous, dès à présent....  Qu’il vienne en nos coeurs, préparer la table pour la célébration, qu’il vienne préparer la table de nos coeurs à accueillir l'autre.. Perce notre ego, ce faux représentant de nous-mêmes devant les humains, cette carapace de survie... Nous en avons soupé de notre histoire routinière, nous en avons soupé d’être les marionnettes d’une pièce de théâtre où il n’y a personne, pantins figés par la superficialité...

Viens Seigneur Jésus, Maranatha, viens habiter notre coeur, tout notre coeur...  Nous te supplions Père, d’envoyer ton Fils, selon l’Esprit de l’amour, qui vous est commun...  Viens, Dieu Trinitaire, recréer ton sanctuaire, viens mettre à la porte les vendeurs, les monnayeurs, les voleurs...   Viens t’y redéposer, en ta Paix... Et qu’il t’appartienne Seigneur, mon coeur... Car je sais que, si tu es là, si tu es là Seigneur, l’autre, ma soeur humaine, mon frère humain aussi y sera. Et plus tu seras là Seigneur, plus la table de mon
coeur s’étendra à tout être humain, quel qu’il soit... Je resterai toujours au centre de mon coeur, certes; mais ce sera pour aimer... Ta présence vivifiante éclairera toute la cathédrale intérieure, cette cathédrale insoupçonnée, avec sa beauté indicible, ses espaces, sa musique...  Et dans ce don fabuleux, il y aura ces vitraux des vertus et des béatitudes, qui éveilleront mon âme, et dont le plus beau de ces vitraux, est celui de la Rose, signifiant cet amour qui donne et sait accueillir, mais sans jamais posséder... cet amour de la réciprocité ouverte, qui toujours d’abord se reçoit du Père, cet amour arraché au péché.

Prions pour l’éveil de nos personnes tout entières à la prière... Parce que la prière est, absolument, l’Aube de l’âme, l’espace d’enfantement de notre être en vérité...

Je peux tomber, mais mon coeur est tourné à ce que je me tienne debout. Tellement petit qu’on est pour apprendre à marcher, ça prend tout une vie pour grandir assez... Mais, si je dis à tout le monde que je marche, et qu’en réalité je suis encore un foetus dans le ventre de sa mère, qui n’est pas encore né, je ne me connais pas. Parce qu’à mes yeux je n’ai pas de problème, parce qu’à mes yeux je ne tombe jamais, je ne cherche pas à quitter l’Éden....  et je refuse le don de la vie...  Je ne cherche pas à être un sujet humain debout. Non, tout est pour moi, vers moi, selon moi, à partir de moi.

Tu m’as fait pauvre Seigneur, eh bien, je te la présente cette pauvreté, tu sais toi, ce qu’elle signifie, tu sais que si j’arrive à te présenter cela en chantant ta gloire, tu me reconnaîtras comme des tiens, vrai pauvre, vivant de tes béatitudes, tu ne me vomiras pas de ta bouche, je serai hors du jugement...  Ta miséricorde sera sur moi.  

Je me sens aimé en toi Père, à tel point...  ton amour me fait mal, me renverse, pourquoi ne me condamnes-tu pas? pourquoi m’accueilles-tu même là Seigneur, Ô mon seigneur...

Je suis ton enfant Seigneur, nous sommes tes enfants... alors entre père et fils, entre mère et fille, entre grand-père et petite fille, il n’y a pas de dominant, de plus grand, non devant toi, notre seul Père réel, nous sommes tous frères et soeurs. Oui mon père, eh bien, c’est mon frère, et ma mère, c’est ma soeur; et mon cousin, c’est mon frère; et l’étranger, c’est mon frère. Mais une pauvre peut devenir ma mère, un pauvre peut devenir mon père; parce que notre unique Père à tous est miséricorde, c’est l’Époux de la misère, de la douceur, de la fragilité.  

Que suis-je sans toi, sans ton inconditionnelle présence...   Seigneur, tu me libères et me rends libre à même ma misère... Dans le cri du petit enfant, c’est Dieu qui crie et pleure. « Jusqu’aux Cieux, ta Splendeur est chantée, Père, par la bouche des enfants, des tout-petits » (Ps8/3a) Et, dans l’homme, c’est l’allégresse divine. Heureux paradoxe.

Fais de nous des instruments de ton amour. Nous ne commencerons pas à nier ce que nous sommes. Nous sommes pauvres, et c’est tant mieux, ta grâce peut nous atteindre... Qu’est-ce qu’on fera devant nos misères? Tu viendras Seigneur à ton heure, nous libérer de nos envies de contrôle, de nos rejets de nous-mêmes et des autres, de nos rejets de la souffrance et de la mort, du rejet de notre finitude et nous prendrons notre croix avec joie, avec foi, avec Toi, à jamais et pour toujours.

Jamais Seigneur je ne renierai mon humanité. Je suis humain d’abord. Et je partage la condition de mes frères et de mes soeurs. être en toi ne signifie pas que je ne suis plus une femme normale, que je suis supérieure ou parfaite ou sans défaut  jugeant les autres à partir de ma sacro-sainte sainteté.

Oh non Seigneur,
    être en toi, ça veut dire être vraiment et pleinement une femme...
 tellement femme que je ne suis supérieure à aucun,
tellement femme que je suis vivante dans un corps incarné
                    avec tout ce que ça comporte,
tellement femme que je ne suis qu’une femme mortèle et fragile,
        et que je peux mille fois tomber,
tellement femme qu’il m’arrive de me tromper, de pleurer,
         d’avoir peur, d’être en colère, d’avoir mal, 
     de souffrir, de vivre.
         
Tellement femme, que je serai vraiment humaine, femme debout, aimante, vivante, parce que vivante de toi, par toi, avec toi, en toi.
...Et rejetterai-je mon humanité pécheresse? Non, je rejetterai les mensonges qui occultent mon péché, et dont l’orgueil est le plus grand.

J’ai hérité d’une blessure spirituelle. Que ferai-je avec cela? Eh bien je serai une femme, et je me tournerai vers mon Père d’amour et de pardon et je lui dirai, mon Père je crois d’avantage à ton amour qu’à mon péché.
L’harmonie intérieur, ce n’est pas d’être parfait au sens humain, en se croyant parfait. Non ce n’est pas en dehors d’un chemin, d’une marche à la rencontre du Père des coeurs, en nous et dans les autres, et du pauvre en soi-même, pauvre qui a notre visage, mais aussi celui du Christ.

Et je serai fidèle à ce que je suis, Christ-Jésus, à l’histoire unique dont je suis la tenante, à l’Esprit Saint, je serai fidèle aussi à mes étapes de croissance, à mon rythme de naissance en ton ventre Marie, et je serai fidèle à moi-même en toi Père. Ne me mentant pas sur ce que je ressens. Car tu m’es fidèle, tu accompagnes mes pas. Tu ne m’abandonneras pas, je peux me fier sur toi.

Je ne vivrai Seigneur que ce que je puis vivre. Mais en marchant toujours vers du plus. Tu es le Plus le plus grand qui soit, et ce Plus, c’est ta croix d’amour...

Abba, papa, nous cheminons sur les pas de ton Fils, dans le sein de notre mère Marie, cette terre d’avenir, vierge à chaque premier pas, à chaque pas confirmé, à chaque pas affirmé, proclamé, lorsque nous marchons avec cette liberté que nous recevons de ta fréquentation, par la connaissance de nous-mêmes et par la reconnaissance de notre lien fidèle à toi, Papa, unique origine de l’unique amour.


                                                                                                                                                                       
Micheline Lemieux ( Devenir en mon meilleur)