Reflet d'une grotte
Dans le néant de ma vie
Je suis devenue sans contredit
Une spéologue de l'âme;
C'est en sombrant que j'ai trouvé les armes
Pour me projeter dans l'existence
Fouillant cette montagne endormie
Sans âge ni raison
Par un matin de printemps
Le ruissellement désincarné
De mes sources intérieures
Jaillissant de mes entrailles
A inondé des minuscules pousses
De mes rêves encore vivaces
Sur une branche bourgeonnante
Au tréfonds de mon être
Valsent les souvenirs bercés
Dans l'espace des parfum en réquiem
Infusant mes veines déshydratées
Dans le bain de l'oubli
Et le cri d'une promesse intersidérable
Apaise la cacophonie
De mes sens qui renaissent
Le sifflement du vent
Enterre l'écho de mes souffrances
Une impression de déjà-vu
S'empare de mes yeux nomades
Lorsque j'entends la pluie
Faire ses vocalises nostalgiques
À la lune de chaque instant
Sur les joues pointues des barbelés
Ruissellent l'accumulation de l'impuissance
Et de l'inlassable doute incarcéré.
Mariane Matte