Parle-nous de l'Amour vrai

118964301 3416587455088451 6972153700776313014 n 2                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                          Parle-nous de l’amour vrai...

Il y a deux sortes d’amour. Le premier prend, le second donne, se donne. Il y a un amour pour soi et dont la finalité ultime est de posséder...   Il y a un amour qui aime se donner. Sa joie, celui-ci, il la trouve dans son désir, dans son appel, dans les murs qu’il traverse, les feux qu’il allume, les visages, les noms propres qu’il rencontre. En lui s’écrit en une seule phrase l’autre, humain, et l’Autre, divin. Il en vient à être plein de l’Autre et vidé de lui, vidé de son amour propre, le premier amour...  L’amour que l’on pourrait appeler l’amour dénaturé des humains...   Oui, l’amour propre, cet amour qui ne s’engage pas, qui n’écoute pas, qui ne prend pas patience, et qui se gonfle d’orgueil, et qui fanfaronne, et plastronne... Cet amour qui cherche ses intérêts, qui spécule, qui fait ses comptes, qui additionne, qui soustrait...  Cet amour qui est incapable d’amour... d’amour vrai...

Et pourtant, ne partons-nous pas
tous de cet amour bien pauvre, qui prend? Oui, c’est de cet amour que nous partons... Mais comment apprendre l’autre amour? Je te dirai, si tu reconnais ton amour qui prend, ton pauvre amour, ton piteux amour; si tu reconnais qu’au fond tu ne sais pas comment aimer...; en vérité, si tu t’accueilles dans ton mensonge sur la vie, tu pourras t’ouvrir à la vérité du désir de Dieu pour toi, du rêve d’amour que Dieu a pour toi et tes frères et soeurs...

Il t’appelle à te dessaisir de ce que tu veux posséder. Il t’appelle à te respecter. À t’ouvrir peu à peu, en suivant les étapes de la vie, à te laisser dépouiller de ta carapace de dureté, de ta carapace d’inaccessibilité, à te laisser nommer par l’amour, par la Bonne Nouvelle de la vie, à te laisser épouser par son alliance vivante, le Christ, l’amour incarné...


Je ne sais pas comment aimer...  Qui reconnaîtra cette vérité que nous sommes pauvres d’amour, miséreux d’amour? Nous ne sommes pas capables de ce que nous désirerions être du plus profond de notre âme...  Trop de ténèbres nous enserrent... Nous voyons Jésus de loin, avec son amour impossible... Que fait-il là à tout accueillir et à interpeller sans cesse ceux qui n’accueillent pas? Mais comment accueillir si tu ne t’accueilles pas toi-même, dans tout ce que tu as d’imparfait? Mais comment t’accueillir pleinement si tu n’entends pas le pardon du Dieu de la Miséricorde? Si tu ne comprends pas que tu es son enfant et qu’il veut te susciter vivant pour tes frères...   

Il n’y a qu’un seul amour...  Et cet amour est au lieu de ton âme comme une source d’eau vive qui ne demande que ta soif...  Laisse-toi aimer, laisse-toi purifier, entrer dans le bain de l’eau vive... Laisse-toi ressentir le prix que tu as pour Dieu. « Tu as du prix à mes yeux »...  Il n’y a qu’un seul amour...  Posséder, c’est haïr... C’est haïr, oui. C’est s’haïr. C’est refuser, c’est rejeter le don de Dieu, le don de la vie et violer le sanctuaire sacré de l’autre en l’utilisant pour combler ton manque d’amour...  

Quand tu dis faire l’ « amour », lorsque tu fais l’amour à celle ou celui que tu dis aimer, si tu ne te dépossèdes pas de ta volonté de prendre pour toi, de posséder l’être humain qui est avec toi pour toi....  Il n’y a pas là d’amour... 

Esprit d’amour, apprends à tous les êtres à descendre de leur suffisance, à se reconnaître pauvre, à se faire pauvre avec le pauvre, mendiant de vérité, d’amour vrai et de vie...

L’amour qui donne et qui accueille sans prendre est la vie même de Dieu... L’amour humain quant à lui, l’amour des tendances égoïstes de notre chair, l’amour de notre désespoir, cet amour là, c’est de la poussière, du plaqué or s’il n’y a pas de conversion... Mais ce premier amour peut devenir une terre de fertilité, du vrai or, s’il s’ouvre à sa pauvreté accueillie devant Dieu...

Place sur notre route, Père, des  femmes et des hommes qui nous apprennent l’amour vrai.


                      

                                                                                                   
                                                 Micheline Lemieux (  Devenir en mon meilleur)