Je déménage mes paradis
Je suis une terre partagée
Habitée d'éclipses brutales
Pleine d'abcès d'entêtement
Semée d'erreurs sur le long chemin de mes veines
Traquée, battue, mal aimée
Trompée, trahie
Découpée d'aboyantes chairs
De leur fin en ridicules rigoles
Aussi fines que mon aiguille
Cacher mon suicide
Entre les voitures stationnées
Derrière les bâtiments en ruines
J'ai ainsi avalé tant de haine logée en moi
Tant de misère. Chaviré tant de puanteurs
J'étais des leurs
Aujoud'hui je prête mon cri à tant de voix vaincues
Nous croyons nous faire justice
Mais nous mourrons seuls parmi les morts vivants
Mais ou s'attarde la paix?
Ici on souffre!
Quelque part je sais
La liberté remonte la source des toxicomanes sacrifiés
Et sonne le glas de la dernière overdose.
Mariane Matte