In vitro
Vois-tu dans le grand cri de mon âme le rejet de l'asile solitaire,
les étoiles seules conscientes de mon isolement.
Je suis issue de l'univers gestatoire de mon inconscience illimitée.
Celui des mondes malheureux au creux des cohortes urbaines.
Sortie de ma lassitude destructrice avant
que la paix n'escalade les montagnes de mes incertitudes.
L'expérience de ma complexité canalisée par les mots
devient une balise nécessaire à ma progressive compréhension.
Mes grandes pensées de fragile se meuvent dans ma renaissance carcérale.
Plus mes idées deviennent fixes dans mes changements inoubliables
plus le couteau de mes angoisses s'effrite avec le temps.
Je ne veux plus être qu'illusion de mon présent irresponsable.
Ma naissance critique devient un filon créateur.
Par mon art d'être, l'expression de mon individu devient possible,
mais je cherche toujours l'écran pour me réfléchir.
Qu'est-ce que je peux faire dans ce monde?
Ah! Comme j'aimerais dévier mes choix de vie pour ne plus jamais avoir à résister!
Vaincre ma peur d'échouer sur les mêmes rives,
perdue aux ravins de mes injections diaboliques!
La sérénade incantatrice m'éloigne de ma terre promise.
Comment réaliser au mieux ma forme créatrice?
Avec quelle rageuse prestance vais-je me concevoir un étang digne de mes rêves?
J'écoute le Roméo de mon identité dévoilant l'immense philosophie de ma Juliette.
L'histoire dévoilera-t-elle un souffle pour me remettre sur la véracité de ma diversité?
Rassembler mes ambitions passionnées, écrire mes éventuelles visions.
Vais-je vivre encore de grands chaos?
Garderais-je encore mes secrets cavés dans mon armure immature?
Je suis à la tournure du millénaire pour qui, pourquoi?
Suis-je issue de l'imaginaire des autres?
Inculte de mes souvenirs, sentiments inavoués,
assise sur le plagiat répété d'un chemin trop emprunté dérivé
de l'infâme invention d'une société défaitiste prête à commenter ma fin.
Je ne ferai pas partie de vos statistiques cent fois meurtrières.
Au moment ou mon voyage s'installe je commence mon roman,
déclare la guerre à mes moulins d'autrefois.
Peut-être ai-je un style invulnérable se développant de tentatrices tentations?
Le monde ne se limite plus à ma conscience,
je me développe de mes opposés.
Mon amour se révèle dans les détails, libérant mes valeurs
. Savoir identifier la différence m'est une vertu.
Je suis parvenue à une seule certitude : la création à tout jamais.
La vue de mon monde intérieur et le silence infini de l'espace intersidéral me consolent.
J'ai reçu de ma culture la résonnance des êtres.
Mes gestes conduisent où le son déroute vos regards.
Ce sont là mes sentiers battus.
Les machines de mon temps sont inconsciemment cruelles et individuelles.
Il y a une logique qui ne mène pas à la vérité.
J'ai un défi, celui de devenir mortellement vôtre.
J'ai un fardeau sur la conscience, celui que reflète l'ombre de ma lumière.
Ma recherche effrénée est inlassable à la douleur
que j'ai d'être de plus en plus responsable de moi-même.
J'aime choquer le principes de mes raisons.
Louer le meilleur et le pire de mes intentions.
Ma vie est un duel lié à l'amour des autres.
Ma substance divine est mère de mes misères, de ma difficulté d'être.
Les raisons ne suffisent pas à ma droiture et
ma lune tourne toujours autour des soi-disants échecs de ma vie.
L'intervention de l'instant arrêté est puissante et fondamentale à ma connaissance.
Pénétrez au cœur de la cathédrale ou gravite ma pensée intérieure.
Mariane Matte