Bienheureux l'être dépouillé
Bienheureux l'être dépouillé
Bienheureuse la personne intériorisée
au seuil du silence,
la présence de la sagesse
lui est un guide assuré.
La providence de Dieu lui est une évidence,
aveuglément, elle lui fait confiance.
Bienheureux son regard qui perce la nuit,
la clarté de Dieu brille en son coeur.
Dieu en a fait un foyer d’intimité et de communion.
Bienheureux son être esseulé,
les écluses de Dieu s’ouvrent pour lui.
Il a renversé l’angoisse, la violence, la haine
en une douceur, un amour, un pardon et une paix profonde.
Il vit branché sur le Coeur trinitaire.
Bienheureux ses gémissements silencieux
au tréfonds de son être méconnu;
ils revendiquent ses droits
à la profondeur de l’éternelle nouveauté de l’Esprit,
témoignent par ce qu’ils sont
de la pureté et de l’amour de son coeur
et signifient l’espace de ses communions.
Bienheureux son coeur humble.
Sans résistance, il prend la dernière place
et épouse la grandeur du Coeur dénudé de Jésus!
Bienheureuse son âme ignorée,
elle verse son sang, vit l’espérance
et pénètre inlassablement
dans le sanctuaire intérieur de son coeur,
là où Jésus est entré avant elle.(cf. Hé.6,19,20)
En communion avec tous les saints et les saintes,
elle apprend d’eux comment se dépouiller,
pour devenir révélation de leur mystère!
Bienheureuse la personne libérée en vérité,
elle dit oui à la volonté divine et
plonge dans sa vie intérieure.
L’Esprit Saint prend possession de son âme,
accomplit en elle la réalisation du rêve de Dieu,
la gratifie de ses dons,
en fait une nourriture, un pain vivant
pour l’humantié.
Bienheureux son esprit,
sans cesse en mouvement de recherche,
il persévère à croire sans mesure,
à vivre le moment présent,
à accorder une grande importance à la prière.
L’Esprit Saint lui signifie sa Présence
triomphante et dynamisante.
Il est son espoir immédiat, sa joie, sa vigueur,
et lui assure un abandon total.
Bienheureuse la vocation de la personne intériorisée,
elle ne se fonde pas sur des droits personnels
d’accumulation de biens matériels et de valeurs superficielles,
elle repose plutôt dans un perpétuel mouvement de renaissance,
noue son tablier pour servir sa foi, son intériorité et sa prière.
Elle fait l’unité en elle et dans son milieu de vie.
Bienheureux ses bras élevés pour offrir le pardon et
rejoindre la Croix de Jésus-Christ,
ils participent à la profondeur du dépouillement et de l’humilité de Marie.
La miséricorde du Père reçoit la perfection de son amour.
Bienheureuse la personne opprimée et rejetée devenue signe élevé de terre!
Par les secrets révélés à son coeur,
elle accomplit la vocation sacerdotale du Christ et de Marie.
Bienheureux son corps usé à force de chercher un refuge,
la vigueur d’une vie nouvelle lui est accordée.
Couronnée de l’Esprit de pauvreté,
anéantie et déchirée en son être tout entier,
elle se nourrit du Pain partagé et de la Coupe du Sang versé.
Avec Lui elle s’offre,
elle célèbre sur l’autel de son coeur une eucharistie vivante
pour le salut de ses ennemis!
En union avec Jésus, par Marie, elle peut redire:
« Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang.»
Elle demeure au service des profondeurs du Sacerdoce de Jésus.
Sacrement de la terre nouvelle de son humanité,
la Vie de Jésus, en sa vie, est immortalisée.
Une nombreuse descendance lui est assurée.
En empruntant ce long chemin de la tête au coeur,
voie de son être, elle y découvre la pauvreté d’une crèche .
La souffrance et le rejet ont creusé un espace essentiel à la renaissance de son être.
Au fond de son coeur, elle se découvre dans le berceau de sa misère humaine,
Micheline Lemieux (Devenir en son meilleur)