L'identité réelle

 

                                                                           278776490 5102225003218199 7079433339290884797 n                                                                                    L'identité réelle

                Le très grand mystère...C’est qu’il y a une seule et unique humanité devant nous qui s’entredéchire... Partout, regardez, c’est l’affrontement impitoyable de milliards d’identités contradictoires... Voici que chaque peuple humain érige son identité en centre du monde, en nombril du monde, cela en s’opposant aux autres, à ses voisins, en les dévaluant, en les dépréciant à partir de son propre système de valeurs, en se comparant à eux... Et ce sont des guerres ancestrales implicites ou explicites qui n’en finissent pas, à cause d’un nombril qui s’est mis à l’origine de la vérité, à cause qu’il y a la différence, et que la différence fait peur, qu’elle force à ériger des représentations, des images stéréotypées, caricaturales des autres, pour se les approprier et s’en défendre ainsi, en ne les reconnaissant pas comme autre et comme frère... et ce sont des jeux d’intérêts égoïstes, ou des alliances conclues entre quelques-uns sur le dos des plus faibles, sur le dos des marginalisés par rapport aux identités bien définies comme normales par ceux qui ont les pouvoirs sur les biens... sur la parole... Mais voilà partout des identités dites normales, qui font la morale de l’hygiène et qui rejettent comme sales tous ceux qui ne cadrent pas... Tous les autres... Belle identié de le normalité québécoise par exemple, aveugle infiniment, de la différence en elle-même, aveugle infiniment que cette identité n’est qu’une caricature, qu’un stéréotype...

Et personne, personne ne voit que nous sommes un seul peuple... que tous les peuples de l’humanité sont d’abord une seule humanité, qu’en chacun des membres qui composent chaque peuple, en chacun de ses enfants, il n’y a que des humains... humains qui naissent en ce monde, qui y vivent, qui y souffrent, qui y meurent... en cherchant, cherchant du sens à tout ça... Humains qui ne sont pas d’abord québécois, ou israélien, ou russe, ou égyptien, mais québécois, israélien, russe, ou égyptien qui sont d’abord humains...

Dans l’ordre des choses chaque humain part des vérités qu’il a reçues de sa société... Et il reçoit ainsi des vérités toutes faites, proclamées tout haut par les dirigeants de sa société, dirigeants de différentes tendances selon le cours de l’histoire, ou le cours de la bourse économique, et il reçoit ainsi des vérités toutes faites, et cherchant par la force des choses, une identité, à se reconnaître, ils s’identifient... Et chacun collectivement nous nous identifions tous les uns les autres, par des images cataloguées, stérétotypées... Il est comme ça, selon mon étalon de mesure... Elle est comme ça, selon le bout de ma lorgnette achetée en vrac dans un magasin de représentations et de valeur, à grande surface... Nous faisons cela, en effet parce que sans identité en effet, nous ne sommes rien... Parce que sans ces images toutes faites, nous perdons la carte... C’est une question de survie... et de vie aussi , tout simplement... On nous donne des vérités toute faites, les représentations sont là, diffuses, sous-jacentes, dans la société, et on consomme ses images, et on se cherche à travers elles, et en même temps dans la plupart des cas on ne nous donne rien de plus... pas de cours sur comment lire ses images, pas de connaissance de ce que ça peut-être qu’un être humain, et chacun vit et grandit sans savoir la raison de tout ce cirque... sans pouvoir entendre la raison d’être de sa propre vie...

Pourtant nous sommes frères tout un chacun... mais nous ne cessons de vouloir sauver notre peau sur le dos des autres, nous ne cessons de les écraser... C’est partout aujourd’hui, à l’échelle des personnes ou à l’échelle des peuples le chacun pour soi qui règne...

Où est notre solidarité? Quand il y a un conflit ou une répression d’un gros contre un petit, si ça ne nous touche pas directement, on ne dit rien, on s’en lave les mains... On n’en a rien à foutre... On reste avec ses oeillères à contempler notre quiétude... « Ah que le gros écrase le petit, on dit, et qu’on en finisse...» Ou alors on dit « C’est injuste, le gros est injuste... pauvre petit »... mais on se cache la tête dans le sable et on ne fait rien, on ne dit rien... et ne disant rien, ne faisant rien, on dit «oui» à l’écrasement du petit par le gros... et on dit «oui» à notre propre écrasement... Mais comment pourrait-on faire pour se sentir touché..? On peut quand même pas se forcer à être touché si on ne l'est pas... Et vous avez raison...

La première chose qui touche c’est le témoin... Mais pas nécessairement un témoin à grande échelle... Non, juste une personne vraie, sensible, solidaire de son état, un témoin lumineux qui vous signale la présence d’un chemin...

Vous, vous me direz, «qu’est-ce qu’on peut faire? Ce n’est quand même pas moi qui vais changer quoi que ce soit... Je serai à mon tour un petit qu’on écrase...» Oui, et chacun pense cela, chacun de son côté... Mais je te dis, ne l’es-tu pas déjà ce petit qu’on écrase?... et tout autour de nous, c’est ce qu’on appelle la fatalité...

Lorsqu’il n’y a pas d’unité réelle, lorsqu’il n’y a pas de solidarité véritable, à même les petites choses de la vie... eh bien, à la place il y a des chaînes... des chaînes qui blessent... et nous mêmes et les autres...

Pauvre société individualiste qui ne peut crier à l’injustice... qui ne peut se lever pour dire non à la connerie... Pauvre cancer individualiste... Faute de solidarité... Et les dirigeants de la société qui font tout pour briser les solidarités pour couper tout ce qui pourrait les desservir... Et nous sommes tous, noyés dans un trop plein de nous mêmes, par des valeurs de consommation véhiculées par tous ces discours stériles sur l’économie... Mais pourtant, l’être humain que l’on tue... C’est ton frère... C’est toi-même...!

Vous êtes tous d’une même famille... Nous sommes tous d’une seule famille humaine... Co-responsables... Alors soutiens le pauvre... et interpelle le fort,  fais lui conscientiser sa médiocrité... Et tu te reconnaîtras humain vivant...

- Oui, mais le fort me fait peur... Il a les moyens de me faire taire...

- Oui... Mais sois un avec une communauté de coeur... Il ne te fera pas peur... Car il est seul...

- Oui, mais notre communauté, qu’est-ce qu’elle peut contre le pouvoir d’un état qui a toutes les forces avec lui? Il peut broyer une petite communauté de rien du tout... Lui enlever ses droits, ses moyens...

Eh bien, sois un peuple... Un seul peuple debout... Une alliance de communautés qui se reconnaissent sur le même navire... et tu n’auras pas peur de reprendre cet état qui est supposé représenter le peuple... tu ne craindras pas de le reprendre sur sa bêtise inhumaine...

— Oui mais il a des comptes à rendre à cet état bien petit, face aux grands gouvernants de la Terre... Alors comprends bien que le petit pays ne peut rien contre ces puissances mondiales... Ils ont mille fois les moyens de le faire taire... Ça s’est déjà vue...

Eh bien alors, sois une seule humanité, une seule alliance de peuples qui se reconnaissent frères... et tu n’auras pas peur... de qui que se soit.

– Oui, mais c’est facile à dire... ces puissances mondiales... Elles sont sans merci... Elles écrasent, elles ne demandent pas notre avis... Elles sont des puissances qui ont fait leur preuves... Nous mourrons tous... Elles sont au Prince de ce monde...

— Enfin, tu le reconnais... Il t’a fallu monter bien haut pour reconnaître le Satan dans toute sa puissance exhubérante... Mais il était là dès le départ... Et il est là partout dans ton raisonnement... Je te dis N’aie pas peur, je te dis n’aie peur de rien, même pas de la mort... Sois un avec le Dieu des Vivants... « Il a tout sous ses pieds » Aie cette foi totale en Dieu, et tu n’auras jamais froid aux yeux... Et tu auras de la compassion pour tes frères, de l’amour véritable... N’ayez pas peur, ni de la nuit, ni du mal, ni de la mort...

Sachez que l’Amour est contagion... Et c’est la grâce de Dieu qu’il faut répandre comme un feu invincible sur toute la terre... Malgré les hauts-parleurs, malgré les beaux parleurs... Malgré la force de répression des puissants, malgré les chaînes aux pieds...

Sachez que le battement du coeur de Dieu commence à l’Eucharistie, dans la communion au Corps et au Sang du Christ, discernée dans l’assemblée et jusque dans toute l’humanité... Puis ce battement de la vie nouvelle se répand partout dans le monde...''

                                                                                                                                     Micheline Lemieux ( Devenir en mon meilleur)