Dans mes écrits obscurs réside l'orchestre des fauves et du tonnerre. Je rends compte des ruines qui circulent dans les décombres des villes après minuit, des gens simples qui transgressent toutes les règles établies et qui possèdent comme unique bien une tendresse infinie.
L'ombre plus que la lumière aurait-elle des charmes bien à elle?
Je grave des mots tordus qui ne réclament pas de grammaire, des mots qui se rattachent à nos hivers, à nos calvaires.
Je veux que mon écriture imite la force d'une rivière de mon enfance, le sacré des putains joviales, une eau vive qui jaillit des abîmes. Que mes poèmes infusent l'espoir qui dit que rien n'est jamais perdu d'avance, pour que triomphe la voix des oubliées sur celle des arrivistes, je veux qu'ils redonnent une raison de revivre à celles que tout semble inviter à la fin sinistre des aiguilles du leurre.
Pour que ma vie d'écrits trace une voie sur les cœurs des sans-abri partout où s'entasse l'anarchie, dans ces lieux où on crève de rage et d'amer injustice. Ô mes humbles écrits, entonnez un chant que l'on murmure quand tout va très mal, procurez une force nouvelle à ces êtres qui ne demandent qu'à aimer.Un espace tranquille au creux des songes où l'on se réfugie impunément. Comme un banquet servi aux condamnées dans le couloir de la mort.
Car rien ne peut nous réinventer qu'un simple instant de soulagement... je veux chanter seulement pour celles qui ont vécu pour toutes celles qui n'ont pour souvenirs que le bruit des chaînes.
L'ombre plus que la lumière aurait-elle des charmes bien à elle?
Afin que