État de mon incarcération
Elles sont loin les rivières de mon enfance
Dans mes fantasmes glacés des îlots charnels de vos bouches
Je vois la misère circuler en cercle
Petite loge perdue de la société
Un pays entier dans chacune de nos gorges
On crie, mais nul ne nous entend
Même si nous sommes toutes éveillées
Il fait si noir, il fait si froid
Il ne nous reste plus personne
Sous la conduite d'une planète malade
Nous chérissons toutes nos souvenirs
Debout dans la nuit de nos cœurs
Le nez au ciel, peut-être verrons-nous...
Une aurore boréale! Une bouteille!
Il n'y aura plus jamais en moi
Une place où pardonner
Le coupable devenu juge
Vous tous aliénés à une prison
Qui n'est plus la nôtre.
Mariane Matte