Un bouquet de roses pour Cynthia

 

 

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Un bouquet de roses pour Cynthia

 

Réalisant les dommages causés par l’adversaire et devenu aveugle à cause de ses manigances,

je me réfugie dans les bras de Marie et me laisse guider par elle.

 

Malgré ma cécité, j’avance lentement dans le brouillard de mon manque de foi

et tiens la main de Jésus blottie au fond de mon cœur.

 

Mes pas malhabiles et peu sûrs me conduisent dans un espace particulier.

Je n’y vois rien mais je sens un parfum connu, c’est celui des roses et il y en a des milliers.

 

C’est un champ immense de roses.

 J’avance doucement et au toucher, à la texture je peux saisir la couleur

et leurs parfums m’indiquent que ce sont des roses jaunes.

 

Je m’agenouille un moment pour entendre ce qu’elles ont à me dire.

Elles ricanent et sont moqueuses et ce n’est pas méchant.

Je goûte à leurs pétales et cette saveur en bouche est douce et exquise.

 

Elles m’avertissent de faire attention à la tige

car leurs épines bien aiguisées pourraient me causer des blessures.

J’acquiesce d’un mouvement de la tête et les remercie.

 

Ayant fait quelques mètres, je suis saisie par un revirement du cœur, un bouleversement interne.

Mes narines n’en finissent plus d’humer ce parfum sublime.

J’ai l’envie soudaine de me jeter dans cette mer d’amour.

 

Ce sont des roses rouges, j’en suis sûre, ça ne trompe pas.

En me laissant tomber sur le dos comme dans un lit nuptial, je m’enivre à leur parfum.

Malgré le risque d’être égratignée et d’avoir mal, j’écoute le doux chant que ces roses ont à m’offrir.

 

Les paroles du refrain parlent d’amour, pas celui des hommes, celui avec un grand A : l’Amour de Dieu.

Les couplets disent que sans l’amour c’est la douleur de n’être rien.

Je les écoute attentivement, mes lèvres sont suspendues aux mots qu’elles me partagent.

Je n’ai pas faim, j’ai soif.

 

J’aimerais rester encore près d’elles mais le temps est venu de partir.

Je n’ai pas terminé mon pèlerinage.

C’est avec tristesse que je les quitte et elles me partagent

leur joie de ce que je vais rencontrer bientôt.

 

J’essuie mes plaies avec quelques feuilles et

le liquide qui sort des nervures termine la cicatrisation.

Jésus es-tu là dans mes ténèbres?

J’entends une faible voix au loin qui me dit avance…avance encore.

Des chants de louange et d’allégresse parviennent jusqu’à moi.

J’avance lentement abandonnée à la volonté du Père.

 

Ces chants sont si beaux que mon cœur devine que je suis près d’un champ de roses blanches.

Leurs parfums exhalent la paix et la sérénité.

Dans un coin peu fréquenté, il y a des roses muettes.

Moi qui n’y vois rien mais sous la mouvance de l’Esprit je peux entendre leur message.

C’est un message de liberté.

 

Elles m’expliquent qu’il y a un endroit tout au fond de la terre où

je pourrai trouver une rose unique et extraordinaire.

Avant de partir elles me suggèrent de m’abreuver.

 

Dans un sacrifice peu ordinaire,

une douzaine de roses blanches se réunissent et

se laissent broyer le cœur pour me donner leur eau.

Cette eau de rose va me soutenir jusqu’à la fin de mon parcours.

 

Je les quitte avec l’assurance que ma guérison approche.

 Mon cœur palpite et j’avance quand même.

Je sens en moi un bonheur indescriptible.

Je la sens, elle est à quelques pas, je m’agenouille et tends les mains devant moi.

Je la touche du bout des doigts, la caresse et lui dit : je t’aime

Tout ce trajet n’aura pas été futile car à ce moment là

mes yeux s’ouvrent et je la vois clairement.

 

Elle est fragile et d’une rare beauté.

Son parfum exquis apaise mon âme.

Ce moment intense est chargé d’amour.

Je la prends avec délicatesse et elle n’offre aucune résistance.

Je l’élève vers le ciel et l’offre à Cynthia

en rendant grâce à Dieu de sa grande miséricorde.

Harpe de l’amour