Cimgo de Mayo
Sous mes yeux s'évapore la pointe de l'aube
Je suis un livre ouvert
Une conteuse des Mille et Une Nuits
Un à un je défais mes lourds boulets
J'écoute mes sources intérieures, le chant de mon ruisseau
Je suis un jardin merveilleux
Semé de tant de graines de mille origines
Je suis une rive sauvage
Prête à éclore à la caresse du soleil, à la rosée du matin
Je dispose ma bouche au sourire du rayon
Les oiseaux m'adorent et, comme eux
Je ne me préoccupe guère de demain
Par ce soir rose d'été
J'adapte cette prose sous la volée d'hirondelles rêveuses
Je suis un matin délicat qui gravite aussi gaiement
Que la fraîcheur de l'enfant
L'heure de ma moisson délicieuse est venue
J'adore la seconde de l'envol
Les découvertes d'immenses petites choses
Aussi diverses que les grains de sables
Je suis une larme de joie
Une herbe rousse au creux de l'arbre
Depuis l'avortement digne de ma mort
Dans mes yeux de mai j'ai semé
Des particules d'amour infini
Et l'éclosion de mon âme odorante
Embaume tout ce qui m'entoure
Comme un rayon d'aurore boréale
Je diffuse une plénitude exacerbante
Mariane Matte